Édition du vendredi 26 octobre 2001
Inondations :un rapport du Sénat préconise l'accélération de l'élaboration de plans de prévention des risques, principal outil français, afin de dépasser l'objectif de 5 000 plans en 2005
Le rapport du Sénat sur les inondations de la Somme au printemps, publié jeudi, évoque "le risque d'une nouvelle inondation à l'automne ou à l'hiver prochain, en raison du niveau très élevé des nappes phréatiques et des précipitations enregistrées entre juillet et septembre".
"Les travaux d'urgence effectués ne permettent pas d'en éviter toutes les conséquences", estime-t-il.
Les inondations du printemps dernier avaient des causes naturelles, souligne le rapport: les pluies exceptionnelles, combinées à la nature des sols, ont entraîné le débordement des nappes phréatiques.
Selon le député de la Somme Jacques Fleury, rapporteur d'une autre commission, celle de l'Assemblée nationale, sur les inondations, "la pluviométrie de septembre a été supérieure à la moyenne, les nappes n'ont pas eu le temps de décroître et le préfet a déjà prévenu les élus qu'il convenait d'être particulièrement vigilants cet automne".
M. Fleury s'interroge sur le sort des familles déplacées. "Il ne faudrait pas que faute de moyens financiers pour les aider à se reloger définitivement ailleurs, elles reviennent dans leurs anciennes habitations, jusqu'à la prochaine inondation."
Selon le ministre de l'Environnement Yves Cochet, le Fonds national d'aménagement et de développement du territoire (FNADT) est compétent pour les aider.
Quelque 160 familles ont été relogées dans des "mobile home". Et 108 communes ont été inscrites à l'arrêté de catastrophe naturelle dans la Somme.
Un comité interministériel en juillet dernier avait affecté 380 millions de francs aux travaux consécutifs aux inondations, dont 146 sur le budget de l'Etat.
Les inondations ont révélé l'état d'impréparation du département, selon le rapport sénatorial. Pas de service d'annonce des crues, pas de plan de secours dans les communes, très peu de plans de prévention des risques (PPR) dans le département. La zone de défense de Lille ne disposait pas d'un état-major de zone de sécurité civile et d'un centre interrégional de coordination, alors que toutes les autres zones en France en sont dotées.
L'entretien des voies d'eau et canaux dépend de multiples structures, publiques et privées. Un syndicat mixte est en cours de création pour harmoniser l'effort d'entretien sur l'ensemble du bassin.
Les services de l'Etat ont réagi tardivement. Le préfet de la Somme a adressé aux maires un courrier d'alerte le 12 février sur le risque d'inondation, mais l'armée n'a été appelée en renfort que le 3 avril et la cellule interministérielle s'est réunie le 27 avril.
La commission sénatoriale formule 33 propositions. Elle préconise l'accélération de l'élaboration de plans de prévention des risques, principal outil français, afin de dépasser l'objectif de 5 000 plans en 2005. Selon M. Cochet, 2 800 communes sont aujourd'hui couvertes par un PPR-inondation sur 11 000 communes "à risque".
La Commission insiste sur la "culture du risque" chez les populations: les documents notariés devraient notamment mentionner l'état de catastrophe naturelle ayant affecté le bien concerné.
Les services d'alerte doivent être renforcés, et surtout coordonnés. Un centre hydro-météorologique national doit être créé en 2002 à Toulouse pour appuyer les 52 services français d'annonce des crues.
<
Suivez Maire info sur Twitter : @Maireinfo2
S'ABONNER GRATUITEMENT
NOUS ÉCRIRE
DANS L'ÉDITION DU JOUR
Lionel Jospin souhaite renforcer le rôle du maire en matière de sécurité
Retrouver une édition
Accéder au site